jeudi 24 janvier 2013

Le plus insolent des poètes français, parti chercher le père à Tlemcen

N'eus- je pas une fois une jeunesse héroïque ,fabuleuse à écrire sur des feuilles d'or ,- trop de chance- ! Par quel crime ,par quelle erreur ,ai-je mérité ma faiblesse actuelle ? Vous qui prétendez que les bêtes poussent des sanglots de chagrin ,que des malades désespèrent ,que des morts rêvent mal ,tâchez de raconter ma chute et mon sommeil . Moi ,je ne puis plus m'expliquer, que le mendiant avec ses continuels "Pater" et "Ave Maria" ; Je ne sais plus parler .

Pourtant aujourd'hui ,je crois avoir fini la relation de mon enfer . C'était bien l'enfer ; l'ancien ,celui dont le fils de l'homme ouvrit les portes . Du même désert à la même nuit , toujours mes yeux las se réveillent à l'étoile ,toujours, sans que s'émeuvent les Rois de la vie ,les trois images ,le coeur ,l' âme et l'esprit . Quand irons- nous par les grèves et les monts ,saluer la naissance du travail nouveau ,la sagesse universelle ,la fuite des tyrans et des démons ,la fin de la superstition ,adorer - les premiers - !Noël sur la terre.

Le chant des cieux ,la marche des peuples !


Abdo Rabbo alias Arthur Rimbaud

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire